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[ chroniques d'un quotidien mi-figue mi-raisin ]

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  • Photo du rédacteurmandale douce

L'angoisse de la sauce blanche

Tu sais, j'ai une foule d'excuses pour me dédouaner de pas avoir posté.


Interruption de mon CDI (Chômage Dissipé & Impromptu) pour un CDI (Contrat qui peut Durer jusqu'à ce qu'on l'Interrompe), vie privée et sociale, gestion de mes angoisses liées aux bruits de petits et gros électroménagers, perte de toutes mes clés à une semaine d'intervalle, manque d'inspiration, détartrage dentaire sur le feu,... ouais, la vie est assez remplie pour ne pas faire ce qu'on voudrait ou ce qu'on pourrait faire, sous prétexte qu'il y a des choses plus importantes, plus urgentes, plus présentes.


Mais franchement... tout ça… entre nous, c'est du kazoo. La vraie raison, je la connais, au fond.


C'est à partir du moment où Mandale Douce est devenue un enjeu dans mon cervelet que la sauce blanche s'est répandue sur mon traitement de texte.

C'est à partir du moment où j'ai eu des attentes, que l'idée d'écrire me paralysait. C'était plus juste pour le plaisir, je voulais qu'il y ait un objectif, une reconnaissance, (attention cachez-vous les yeux si vous ne supportez plus le mot) UN VRAI PROJET.

Je me suis accablée de pas être assez productive sur mon site ou d'avoir un lectorat, merveilleux certes, mais aussi dépeuplé que l'église de Hameau-sous-Argenteau. Du coup, mes doigts se sont crispés.


Si je revenais, il fallait que ce soit bien, que ça ait du sens, que ça fasse au moins 10.000 caractères, pour compenser mon absence. Et pis, il fallait que je commence à créer un rendez-vous, à être ponctuelle, pour espérer être digne d'existence par les algorithmes. Tcheu.

J'ai voulu que Mandale Douce remplisse le cahier des charges de mes failles narcissiques et c'était pas un bon calcul.

Mandale Douce devait devenir un petit ornement chromé à mettre à ma boutonnière, une ligne de plus sur mon CV, un effet d'annonce lors de présentations informelles.


J'ai voulu mettre la charrue devant les beaufs.


C'est tout mon rapport au divertissement que j'ai à déconstruire moi ici. Je n'arrive pas à m'abandonner à quelque chose que je prends plaisir à faire sans penser aux tenants et aboutissants, sans penser à la qualité de la chaîne de production. Enfant du libéralisme, BONCHOUUUREE.


Je me lance dans la poterie? Je m'en veux dès le premier cours de ne pas faire aussi bien que Gwendoline, artiste céramiste qui a son jardin atelier depuis 15 ans et qui revient de la formation "Volumes et proportions, comment placer ses doigts".


Après, je dis pas, je peux me laisser emmener par la terre glaise, mais au bout d'un moment, je le sais, je vais me comparer, me demander si je fais bien, si mes créations auraient de l'allure sur le stand du parcours d'artistes de... Hameau-sous-Argenteau.


Qué pression ti. Qué pression INUTILE surtout. Y'en a à la pelle dans d'autres domaines, alors, franchement, hein… (n'a pas d'arguments, mais aime les ponctuations verbales à l'écrit alors décide de laisser comme ça).

Surtout que, vouloir plus n'a pas aidé à écrire plus. En tout cas pas ici. 

Alors? Kékonfé? Ben on s'y remet ma bonne-dame, on essaie de pas laisser passer la zine d'écrire quand elle te vient, surtout pas la laisser passer! Bon, si tu es sur l'autoroute, qu'un camion poids lourds te fait des appels de phare pour tenir ta droite pendant que tu essaies d'assouvir ton urgence le carnet moleskine sur le volant, là, essaie peut-être de décaler le moment, c'est mieux.


Un titre qui se forme, quelques mots que tu sens péter sous ta langue, vas-y, fais, écris jusqu'à ce que tu aies l'impression d'avoir vidé ta vessie, ne te retourne pas, ne te relis pas trop, ne te demande pas si ce sera utile à quelqu'un, si ça sera assez intelligent ou singulier, octroie-toi un moment pour te consacrer à ce qui était jadis un bonheur simple. C'est normal de vouloir être aimé, mais quand ça conditionne tout ce que tu veux entreprendre, ça te fout quand même un sacré boulet aux chevilles.


Surtout, rappelle-toi ce qui t'a poussée à le faire, quand le grog était frêle et candide. Car même si tu n'es plus tout à fait au même endroit, les raisons de départ sont toujours valables:

"Au début, y’avait juste comme une envie de raconter le quotidien pour mieux s’en extraire, mais aussi pour mieux s’en souvenir. Une envie de rire gras, d’avoir un projet secret."

Appuie sur publier, et promets-toi de revenir vite, mais ne te culpabilise pas trop si tu n'y arrives pas.

Tu m'aime un peu quand même dis?

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