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[ chroniques d'un quotidien mi-figue mi-raisin ]

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  • Photo du rédacteurmandale douce

Leçon #4 La défiance (douce) à l’autorité

Je ne me suis jamais considérée comme quelqu’un d’engagé au quotidien, qui fait valoir ses opinions, contre-argumente ou s’oppose d’une façon ou d’une autre à la masse populaire.**

Avant l’âge canonique de 25 ans, j’étais plutôt le genre de personne qui se cache derrière ses veuch, n’est jamais sûre de répondre correctement à ce qu’on lui demande et essaie de camoufler son trouble par un humour plus qu’hasardeux.


Attends. Non en fait rien n’a changé, bisous et désolée du dérangement!


Booon boon j’exagère. J’ai quand même gagné une dosita d’assurance en roulant ma bosse ici et là (et en optant pour une frange qui m’oblige mine de mine à affronter le monde dans les yeux).


Entre nous, il m’arrive quand même de me dire qu’il est probable que des gens aient passé une bonne partie de leur scolarité à se demander si j’étais l’étudiante étrangère venue du Yucatán pour un échange linguistique et qui a du mal à intégrer les notions de savoir-être élémentaires.


Soit.


Une bonne argumentation ou réflexion, je les vois un peu comme des muscles pectoraux qui doivent être exercés pour être affûtés, des muscles qui ont besoin de se confronter à d’autres idées pour évoluer.


Pendant longtemps, terrifiée par l’idée même de ne pas être capable de dire quelque chose d’intelligent ou d’aller contre une idée adoptée par la majorité, je ne disais ni ne défendais pas grand-chose.


Je suis loin du stade ou j’huile mes neurones saillantes et les expose face à un jury d’experts, maiiis j’ai quand même deux trois brols à te dire.


J’ai décelé les facteurs qui entraînaient chez moi l’urgence de la parole et l’esprit de fronde. Ça veut pas dire bien sûr que c’est moi que j’ai toujours raison ni que c’est moi que je parle le mieux (#subjectivité), mais c’est intéressant de voir où se situent ses valeurs et ses incitants persos à l’indépendance intellectuelle (#concept)


Y a en noumero ouno : LA BÊTISE

En noumero dosse : L’INJUSTICE ordinaire

Y el noumero tresse : L’AUTORITÉ guidée par la bêtise et qui entraîne de l’injustice.


On n’est pas bien là?


Et ben, confrontée de temps à autres à ces joyeux phénomènes, je me suis découverte une mini-gouaille que j’avais pas forcément avant, un besoin d’affirmer, de réfuter,… d’occuper de la place sans lever le doigt pour prendre la parole... en gros.

Clairement, certaines situations ou visions que je pouvais supporter de façon passiva-matata commencent désormais à obstruer copieusement le col de mes endorphines.


J’ai déjà été à deux doigts de m’inscrire à une masterclass de yoga du rire, tout ça allait vraiment trop loin.

Depuis peu, dans mon environnement de travail surtout, je teste la défiance douce.


C’est-à-dire que si je me trouve dans une interaction verbale de type humanoïde qui, pour une raison ou pour une autre, revêt l’un des 3 facteurs d’alarme cités plus haut, ben je me rebiffe.


Rebiffade que je m’efforce de lancer avec des arguments posés et le visage d’une geisha.


Et putain c’est dur.


Ça parait con comme boulgour, mais rapprocher ses valeurs et engagements personnels dans le microcosme professionnel c’est pas (toujours) si anodin que ça.


Essayer de tirer la manche au lieu de la frotter, ou en tout cas de parvenir à un subtil équilibre entre les deux, c’est pas du pédalo sur un lac. C’est le matin, tu enfiles tes protections coudières et tu essaies d’écarter la connerie rampante pour créer une brèche où l’on prendrait le temps de la réflexion. (#naïveté?)


La défiance douce, c’est donc trouver des façons inventives et subtiles de contrarier l’ordre établi de son quotidien immédiat, une petite lutte de l’ordinaire accessible à tous, prête à l’emploi et déclinable à l’infini!


Vivement rôder le concept à d’autres tribulations!

À la revoyure.

Et à la vôtre!


** Je choisis délibérément ce prisme mais bien entendu la notion même de l’engagement peut se percevoir de biens d’autres façons, je ne sais pas pourquoi je me justifie, je crois qu’on appelle ça un disclaimer dans le jargon.

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